Les pistes de la Fenagri pour une relance de l’agro-industrie

Les pistes de la Fenagri pour une relance de l’agro-industrie

L’agro-industrie a été affectée par la crise du Covid-19. Pour réussir une relance post-Covid, Abdelmounim El Eulj, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri) propose d’activer plusieurs leviers, notamment pour conquérir de nouveaux marchés à l’international.

L’agro-industrie marocaine a été «doublement affectée » à cause du Covid-19. D’une part, la demande locale a baissé, induisant une baisse de l’offre, d’autre part, les exportations ont accusé le coup à cause de la fermeture des frontières et la baisse de la demande étrangère, a déclaré, le mardi 9 mars 2021, Abdelmounim El Eulj, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri), lors d’un webinaire organisé par Attijariwafa bank.

Dispositif de financement

Ayant pour thème «Innovation et internationalisation, leviers de développement de l’industrie agroalimentaire au Maroc», la rencontre a permis de relever plusieurs leviers de relance à même de contribuer au renforcement et au repositionnement de l’industrie agroalimentaire marocaine à l’étranger. Sur ce point, El Eulj propose d’activer une piste urgente: l’acquisition d’entreprises étrangères en difficulté financière. Ces dernières, à cause de la crise liée au Covid-19, sont au bord de la faillite, une opportunité pour les entreprises marocaines désireuses de se positionner sur certains marchés étrangers.

«Il faut construire un positionnement fort sur les marchés internationaux tels que les États-Unis et les marchés émergents comme le Brésil et la Chine, à travers, notamment, le rachat de marques déjà positionnées et l’acquisition et l’entrée dans les capitaux des entreprises étrangères, notamment celle en difficultés financières », propose El Eulj.

L’entreprise marocaine pourrait réaliser des économies d’échelle allant de 25 à 30%, soutient le président de la Fenagri, en bénéficiant d’une marque déjà positionnée sur le marché cible. Il appelle ainsi l’Etat à lancer un dispositif de financement adéquat pour ce genre d’opérations.

Par ailleurs, pour réussir une relance post-Covid, El Eulj insiste sur l’amélioration de l’environnement fiscal national (TVA, taxe intérieure de consommation, taxe sur les plastiques), afin de rendre les produits fabriqués localement plus compétitifs que les importations. Une révision de quelques accords de libre-échange, comme ce fut le cas avec la Turquie, devrait également soutenir l’entreprise marocaine dans son développement. «Un développement et une compétitivité dont l’innovation et la recherche et développement sont le moteur», selon lui.

Pour cela, le développement d’un partenariat public-privé entre le monde universitaire, les départements ministériels concernés, d’une part, et les entreprises et la profession, d’autre part, contribuera à favoriser la recherche scientifique et l’innovation dans le secteur.